20 octobre 2021
A quelques jours de Diwali, le festival des lumières et le début de la nouvelle année hindoue, qui cette année se célèbre le 4 novembre, l’effervescence règne dans les familles, dans les marchés, dans les temples. C’est le moment de nettoyer la maison, d’acheter une nouvelle tenue, de préparer les confiseries pour célébrer avec joie, les retrouvailles avec les amis et la famille que chacun se doit de visiter. Dans ce pays où les fêtes se succèdent à un rythme soutenu, il est important de rendre grâce aux dieux.
On fera des pujas et allumera des bougies pour que les enfants découvrent ou retrouvent l’école. Voilà en effet 19 mois que les plus jeunes ne se sont pas assis sur les bancs d’une classe, n’ont pas fixé dans les yeux une maîtresse, n’ont pas joué dans une cour de récréation. Deux années sans éducation, sans savoir où apprendre les bases de l’écriture, auront un impact certain sur quelques générations.
Heureusement, pour contrebalancer ce manque d’attention envers les enfants du primaire, l’équipe de Gift a organisé des cours privés chez des particuliers du bidonville de Jamrushinagar.
Les petites s’y retrouvent par groupe de cinq, six ou sept. Et deux à trois heures par jour, sous la direction d’un adulte éduqué, elles apprennent à déchiffrer les nouveautés de la vie. Elles sont également guidées pour suivre les cours en ligne que dispensent les écoles sur un téléphone portable – un appareil pour deux enfants.
Car si les écoles restent fermées, les inscriptions ont été faites et payées à taux plein pour un enseignement en distanciel et en pointillé.
Les politiques d’ouverture des écoles sont différentes selon les états. Au Maharashtra, les classes 5 à 12 fonctionnent dans les zones rurales depuis le 4 octobre. Mais dans les villes, seules les classes 8 à 12 sont ouvertes. Les plus jeunes seraient-ils plus aisément vecteurs du virus qui n’est pas éradiqué ? Une peur irrationnelle s’installe … alors que les transports, les marchés, l’activité économique reprennent progressivement.
Les jeunes qui vont au collège ont donc repris les cours, avec un grand flou indien dans l’organisation. Certaines n’ont cours qu’un jour sur deux, d’autres une demi-journée chaque jour. Tout semble à l’état de test.
Les grandes qui se sont orientées vers des filières professionnelles ont la chance d’avoir des cours réguliers, sans trop d’interruption. Elles veulent devenir infirmières, aide-soignante, et leurs cursus ne semblent pas affectés par la situation actuelle.
Des séances de coaching personnalisé en ligne viennent d’être mises en place pour les jeunes du secondaire et du supérieur. Une aide précieuse pour les protégées de Gift qui apprendront ainsi à mieux se présenter et choisir une filière ou un métier adéquat.
Pour que le day care center retrouve sa vie d’antan, avec les rires de dizaines de gamines, avec les applaudissements devant les bougies de Diwali ou les rythmes d’un cours de danse, il faudra attendre que toutes les écoles aient eu l’autorisation de fonctionner normalement. Mais cela n’empêche pas l’équipe de Gift de distribuer chaque jour des lunch boxes aux enfants, d’accueillir une par une les grandes qui cherchent un lieu où se brancher pour suivre un cours, d’aider les mères en difficulté.
Et comme le dit Sharda, la directrice du centre : « Nous assurons l’essentiel : la santé, les tuitions, l’école en ligne. » Les activités physiques, les cours de yoga, de dance ou de self-defense, attendront des jours meilleurs...
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