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Photo du rédacteurDominique Hoeltgen

Des quotas pour rentrer à l’université

3 février 2021.

Elles ont 17 ou 19 ans. Elles suivent des études qu’elles ont choisies dans de bons établissements. Grâce à vous qui les parrainez … et aussi grâce à un système de quotas qui permet à des jeunes d’intégrer des formations ou un emploi qu’elles n’auraient pas pu rejoindre sans une politique de quotas pour les basses castes.



Les bidonvilles, dont celui de Jamrushi Nagar où vivent la plupart des protégées de GIFT, sont en grande majorité peuplés de basses castes et de dalits (intouchables). Pour comprendre la société indienne, il faut revenir sur des notions essentielles.


« D’où venez-vous ? Comment vous appelez-vous ? » : ces questions banales permettent à un Indien de détecter la caste d’origine de son interlocuteur. S’il est brahmane, il vient d’une famille de prêtres ou d’agents de l’Etat. S’il est kshatriya, ses ancêtres étaient guerriers et savaient défendre la terre. C’étaient des notables. S’il est vaishya, ses pères étaient commerçants. La plupart des groupes industriels indiens sont entre les mains des familles originaires de cette caste. En dessous, les shudra forment l’immense population d’artisans, de cultivateurs, d’éleveurs. Au bas de la pyramide sociale, les dalits sont des hors castes à qui reviennent les tâches dites impures, le tannage du cuir ou le ramassage des ordures. Les castes sont elles-mêmes divisées en sous-castes. Cette stratification de la société remonterait aux premiers temps de l’hindouisme (entre 1500 et 1000 avant J.-C) et serait née du démembrement du premier être.



La discrimination par la caste a été abolie avec la Constitution de la République indienne. Mais cette abolition ne suffit pas à briser un phénomène social ancré depuis tant de générations jusque dans les moindres habitudes. Ainsi un brahmane ne saura accepter un repas de ses inférieurs.


Des programmes de quotas (discrimination positive) ont été mis en place pour permettre aux basses castes d’accéder à l’éducation et à l’emploi. La question concerne des centaines de millions d’individus, car les Indiens originaires de basses castes, autres basses castes et tribus, sont largement majoritaires dans le pays (ils représentent plus de 75% de la population). La Constitution indienne reconnait le besoin d’étendre la discrimination positive à ces millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.



A Jamrushi Nagar, plusieurs jeunes filles suivies par GIFT ont ainsi pu intégrer des formations d’infirmière, d’expert-comptable ou management, alors même que leurs notes frisaient la moyenne basse pour être acceptées dans les écoles choisies. Elles ont bénéficié de ce système de quotas. Mais personne ne vous le dira, car malgré le déni qui entoure le sujet, l’importance passée des castes dicte encore aujourd’hui les relations entre les personnes.


Ces jeunes étudiantes devront encore apprendre des codes et des comportements qui leur permettront de s’intégrer dans la société indienne et d’atteindre le bel avenir dont elles rêvent. En dépit d’un confinement encore étendu jusqu’à fin février 2021 à Mumbai.


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